Des mots épaves, comme ceux qui s'y accrochent, écartés par la peur et drossés vers la page.
On ne sait pas à quel pays Adèm a été arraché, dans quel drame il nous replonge, mais nous nous réveillons avec lui. Nous rassemblons ses souvenirs. Nous sommes les rescapés de son naufrage. Les dépositaires de son histoire. Lecteurs. Cueillant les vestiges échoués. Rassemblant les preuves. Cherchant dans le nom qu'il porte ce qui l'a porté là. Ce qui fait de lui, Adèm, le dernier survivant. Et aussi le premier. Le premier homme.
Adèm est seul et de tous les exils. Seul au monde et formidablement présent. D'autant plus réel qu'il n'y a pas, dans ce roman, d'effets de réel. Il n'a pas besoin de ça pour exister.
La nuit nous serons semblables à nous-mêmes
Alain Giorgetti
Alma éditeur
novembre 2019