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6 novembre 2022 7 06 /11 /novembre /2022 11:07

Admettons que Kalmus soit son nom de plume, comme Plume pour Michaux.

Michaux, ce qu'il entend dans son nom, c'est, comme il le dit dans une brève autobiographie, « qualité inférieure ». Mais c'est d'abord la chaux, le ciment, le mortier. Michaux est un nom qui lui colle à la peau et dont il entend se défaire en écrivant. En écrivant contre son nom, et contre tous les liens, toutes les formes d'appartenance, la famille, la patrie, voilà pourquoi Plume voyage. Ses voyages sont d'expatriation.

Kafka, c'est autre chose. S'il écrit, c'est pour ressembler à Kafka, pour devenir ce choucas qu'il y a dedans, cet oiseau solitaire qui niche dans les ruines. Si j'osais, je dirais que son œuvre est écrite dans son nom, toute son œuvre. Tous ses personnages. Tous les noms qu'ils portent, qui sont plus ou moins des avatars de Kafka. Qu'ils marchent sur leurs deux jambes ou sur leurs quatre pattes, ils ont le même nombre de syllabes. Ils commencent tous par un K. Et finissent très mal. Comme Joseph K, mais sa fin est annoncée dès le début. Elle est écrite dans le K.

Dès lors, peu importe que Kalmus soit un homme ou un chien du moment que c'est lui. Le monstre. Ni poil, ni plume, mais les deux. Un authentique dinosaure.

Je m'appelle Kalmus
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